L’OLIVIER : SYMBOLE DE LA MEDITERRANEE
Vu par Brigitte Dematteis, landscape designer spécialiste des jardins méditerranéens.

Arbre sacré de ma mythologie, l’olivier incarne des valeurs fortes. Outre la longévité, il est symbole de la paix et de la réconciliation, de la victoire et de la force. Le bois d’olivier est dur, compact et très lourd.

Tout au long de l’histoire, l’olivier est aussi un arbre qui a su accompagner l’homme dans toutes les étapes de sa vie, en étant une véritable source de richesse et de prospérité grâce à l’oléiculture.

85% de la culture de l’olivier se situe en méditerranée. De l’occident à l’orient, du commerçant au paysan, de l’artisan au cuisinier, l’olivier est un lien entre toutes les civilisations, les peuples, les cultures ou les religions de la méditerranée.

Le travail de l’olive est l’une des premières activités de transformation des produits agricoles et l’huile d’olive est le ferment de l’artisan méditerranéen. C’est notamment pour transporter de l’huile d’olive que les amphores ont été créées. Aujourd’hui, l’artisanat autour de l’olivier demeure grâce à la récolte du fruit et la production d’huile. En Provence Alpes Côte d’Azur, l’oléiculture représente plus de 10 000 hectares: les paysans sont marqués par la culture de l’olivier.

C’est donc naturellement que les architectes paysagistes travaillent l’olivier et en font un élément essentiel du jardin méditerranéen.

“L’olivier est pour moi, le lien avec nos ancêtres, il fait partie de notre patrimoine. Au-delà d’être un arbre symbolique, c’est un vrai atout dans un jardin :il permet de créer des contrastes, des formes et des couleurs. Il rythme le jardin, en donnant à la fois une sensation de sérénité et d’apaisement, mais aussi une robustesse à toute épreuve.

Selon l’aspect du jardin que je crée, l’olivier se taille et se travaille de plusieurs façons : en topiaire pour les oliviers sauvages, en oliveraie pour profiter d’une belle récolte, en sculpture isolée pour une villa moderne et contemporaine.”

Comme l’explique Brigitte Dematteis, landscape designer depuis plus de 30 ans, l’olivier est un incontournable du jardin méditerranéen. En plus d’^tre chargé de symbole, cet arbre reste majestueux en toutes circonstances. A l’image des réalisations de Brigitte Dematteis, il se développe au fil des années, afin de prendre toute sa place dans le jardin et devenir un marqueur d’histoire.

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d’une piscine privée, qu’ils peuvent aménager comme bon leur semble et investir lorsqu’ils le souhaitent. Mais ici, comme dans le reste du jardin, rien ne doit être laissé au hasard, car « c’est dans le détail que se loge la beauté », comme aime le rappeler Brigitte Dematteis, paysagiste de métier et artiste dans l’âme. En fonction de l’empla- cement de ladite piscine et de l’utilisation quotidienne qui en est faite, il faudra envisager des solutions adap- tées. Seul impératif à garder à l’esprit, selon la profes- sionnelle : « Ne pas s’imposer de contraintes quant à l’entre- tien des lieux. De façon générale, je veille à proposer à mes clients un projet qui nécessite de passer le moins de temps possible à jardiner et nettoyer. C’est sans doute encore plus vrai au bord d’une piscine, celle-ci demandant déjà un passage régulier, à partir du printemps notamment. » S’adapter à la configuration des lieux, au terrain, n’est aujourd’hui plus un problème, car la technique permet quasiment tout, mais il est indispensable de penser le pourtour de piscine dans sa globalité. Terrasse ou pelouse ? C’est au bon vouloir des propriétaires. « Reste que certaines zones ne sont pas propices au gazon, celles qui ne voient que rarement le soleil, par exemple, explique Bri- gitte Dematteis. Dans ces cas-là, on peut opter pour des massifs, intégrés à une terrasse. Il suffit alors de choisir des végétaux qui supportent l’absence d’ensoleillement. »

Quelques espèces différentes, tout au plus. Le cyprès, la lavande, le myrte, le romarin, la sauge, la santoline, les agapanthes, les teucriums, le pittosporum tobira, et pour les fleurs : les lanta- nas, le gaura et l’hémérocalle, principalement. En fonction du résultat escompté, on fera des associations variées ou on entretiendra les espaces différemment. » Car l’on fait dire ce que l’on veut à un jardin : si l’on souhaite un effet naturel, un peu fouillis, on laissera les plantes pousser comme elles l’entendent ; en revanche, pour quelque chose de plus « strict », il faudra prévoir une taille régu- lière… ce qui impactera nécessairement la floraison. Autour d’une piscine, on évite bien entendu de planter, à proximité, des arbres et plantes qui se dénudent à la morne saison (toujours trop d’entretien !) et l’on garde en tête un précieux conseil de Brigitte Dematteis : « Il ne faut pas succomber aux végétaux qui poussent à vitesse grand V. Je pense notamment aux haies de bambous ou aux mûriers platanes. Car s’ils ont l’avantage d’offrir un résultat rapide, ils peuvent également très vite envahir le jardin et aller jusqu’à détériorer les canalisations souterraines. Il faut savoir être patient et, si on le peut, acheter des arbres qui ont déjà plusieurs années. » D’ailleurs, régulièrement, la paysagiste fait le choix des cyprès qui, en plus de pous- ser assez vite, ne nécessitent pas beaucoup d’eau, ne perdent pas leur feuillage et offrent une certaine verti- calité à la composition. Un détail qui change tout car le jeu de volumes est ce qui permet d’offrir un effet Waouh avec une composition végétale. On s’amuse alors à mixer la taille des plantes, tantôt à l’anglaise, tantôt à la française ; on associe variétés à floraison et variétés à feuillage ; on multiplie les couleurs de fleurs et de feuilles (le vert se décline de mille et une manières) et l’on obtient ainsi un rendu toujours différent. Reste à réfléchir tout l’été, pour se lancer dès cet automne…

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Quand la beauté réside dans l’atemporalité

Installée dans le village de Cabris, dans les Alpes Maritimes, la paysagiste Brigitte Dematteis conjugue passé et modernité au jardin, en associant des rangées traditionnelles d’oliviers, dénommés dans la région cailletiers et taillés en “pendouliers”, à des sujets taillés en boule. Les olives de Nice, noires, sont produites à partir du cailletier, et bénéficient de l’appellation d’origine contrôlée (AOC).

« L’olivier est légendaire,, il est noueux, rude, authentique, comme la Provence peut l’être. C’est l’arbre roi de ma région, c’est un symbole de paix, et jusque dans les années quarante, il constituait la seule richesse économique de Provence. » La taille en topiaire est un langage qui permet « de faire dire ce que l’on veut au jardin. On trouve des maîtres de la taille pour avoir des oliviers bien ronds ou pour donner un aspect moderne à un arbre »

L’harmonie naît justement d’un contraste équilibré entre le port naturel des vénérables arbres et celui d’un sujet isolé taillé en nuage, au milieu d’un champ de lavande. Car la beauté réside dans l’atemporalité de l’olivier, présent au temps d’Ulysse, et dont la couleur argentée continue de faire vibrer le paysage, et le coeur des hommes.

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Interview de Brigitte Dematteis Designer de paysages sur la Côte d’Azur dans Ambiance Piscines

Une piscine et son jardin…
Pour cette paysagiste, le point de départ est l’écoute. A partir des envies et des attentes que lui confient ses clients, elle imagine et propose des solutions auxquelles elle donne vie.

Il fallait que la piscine devienne la Reine de cet endroit et pour ce faire, apporter un nouveau rythme par la couleur et les formes de cet espace.

Pour chaque nouveau projet, j’ai ma propre méthode de travail. Tout d’abord, se rendre chez le client pour écouter et comprendre ses désirs. Je prends alors des photos des lieux (…) de retour à mon bureau, je crée toujours plusieurs avant-projets, qui sont des photomontages présentant au propriétaire, différentes options d’aménagement pour voir à l’avance à quoi ressemblera son jardin. Je réalise ensuite un plan de masse à la main, qui permet de voir comment le jardin est structuré et surtout de travailler techniquement. Pour ce projet à Fayence, le jardin était disposé en plusieurs espaces clairement définis (un espace oliveraie, un espace piscine, un espace buis…) que j’ai dû repenser et rendre harmonieux les uns par rapport aux autres.

Durant la phase de réalisation, je ne quitte pas mon équipe afin de vérifie que tout se passe bien et qu’elle réalise bien ce que j’attends jusqu’à la métamorphose du jardin. Ce chantier a duré 6 mois, de la phase de réflexion à la phase de réalisation.

Ce jardin à Fayence, présente des zones extrêmement arides sous un soleil impitoyable et des endroits plus reposants. Parmi les végétaux choisis, notons les cistes, teucrium fruticans, sauges, romarins,westringias, santolines, lavandes, myrtes, pittosporum tobira nana, convolvulus cneorum, agapanthes, hemerocalles, gauras, lauriers roses et… le cyprès.

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