Aqui – Vivre ici c’est vivre ailleurs

Aqui – Vivre ici c’est vivre ailleurs
La saison est propice au farniente, entre- coupé de baignades rafraîchissantes. De plus en plus d’Azuréens cèdent aux sirènes

d’une piscine privée, qu’ils peuvent aménager comme bon leur semble et investir lorsqu’ils le souhaitent. Mais ici, comme dans le reste du jardin, rien ne doit être laissé au hasard, car « c’est dans le détail que se loge la beauté », comme aime le rappeler Brigitte Dematteis, paysagiste de métier et artiste dans l’âme. En fonction de l’empla- cement de ladite piscine et de l’utilisation quotidienne qui en est faite, il faudra envisager des solutions adap- tées. Seul impératif à garder à l’esprit, selon la profes- sionnelle : « Ne pas s’imposer de contraintes quant à l’entre- tien des lieux. De façon générale, je veille à proposer à mes clients un projet qui nécessite de passer le moins de temps possible à jardiner et nettoyer. C’est sans doute encore plus vrai au bord d’une piscine, celle-ci demandant déjà un passage régulier, à partir du printemps notamment. » S’adapter à la configuration des lieux, au terrain, n’est aujourd’hui plus un problème, car la technique permet quasiment tout, mais il est indispensable de penser le pourtour de piscine dans sa globalité. Terrasse ou pelouse ? C’est au bon vouloir des propriétaires. « Reste que certaines zones ne sont pas propices au gazon, celles qui ne voient que rarement le soleil, par exemple, explique Bri- gitte Dematteis. Dans ces cas-là, on peut opter pour des massifs, intégrés à une terrasse. Il suffit alors de choisir des végétaux qui supportent l’absence d’ensoleillement. »

Quelques espèces différentes, tout au plus. Le cyprès, la lavande, le myrte, le romarin, la sauge, la santoline, les agapanthes, les teucriums, le pittosporum tobira, et pour les fleurs : les lanta- nas, le gaura et l’hémérocalle, principalement. En fonction du résultat escompté, on fera des associations variées ou on entretiendra les espaces différemment. » Car l’on fait dire ce que l’on veut à un jardin : si l’on souhaite un effet naturel, un peu fouillis, on laissera les plantes pousser comme elles l’entendent ; en revanche, pour quelque chose de plus « strict », il faudra prévoir une taille régu- lière… ce qui impactera nécessairement la floraison. Autour d’une piscine, on évite bien entendu de planter, à proximité, des arbres et plantes qui se dénudent à la morne saison (toujours trop d’entretien !) et l’on garde en tête un précieux conseil de Brigitte Dematteis : « Il ne faut pas succomber aux végétaux qui poussent à vitesse grand V. Je pense notamment aux haies de bambous ou aux mûriers platanes. Car s’ils ont l’avantage d’offrir un résultat rapide, ils peuvent également très vite envahir le jardin et aller jusqu’à détériorer les canalisations souterraines. Il faut savoir être patient et, si on le peut, acheter des arbres qui ont déjà plusieurs années. » D’ailleurs, régulièrement, la paysagiste fait le choix des cyprès qui, en plus de pous- ser assez vite, ne nécessitent pas beaucoup d’eau, ne perdent pas leur feuillage et offrent une certaine verti- calité à la composition. Un détail qui change tout car le jeu de volumes est ce qui permet d’offrir un effet Waouh avec une composition végétale. On s’amuse alors à mixer la taille des plantes, tantôt à l’anglaise, tantôt à la française ; on associe variétés à floraison et variétés à feuillage ; on multiplie les couleurs de fleurs et de feuilles (le vert se décline de mille et une manières) et l’on obtient ainsi un rendu toujours différent. Reste à réfléchir tout l’été, pour se lancer dès cet automne…